« Sur le plan médical, nous affirmons que le doute n’est pas raisonnable lorsqu’il s’agit de substances susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs : troubles neurodéveloppementaux, cancers pédiatriques, maladies chroniques. Ces alertes ne peuvent être ignorées », réagit l’Ordre des médecins dans un communiqué diffusé ce 30 juillet 2025. Sa voix rejoint ainsi celles des sociétés savantes qui s’élèvent contre la loi Duplomb au nom de la santé publique, en dénonçant la réintroduction de l’acétamipride, insecticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018.
« Nous déplorons l’écart persistant entre les connaissances scientifiques disponibles et les décisions réglementaires. Ce décalage compromet l’application effective du principe constitutionnel de précaution », inscrit dans la charte de l’environnement, écrit le Cnom. La communauté scientifique et médicale a en effet rappelé, dans une tribune publiée dans Le Monde, et dans une contribution adressée au Conseil constitutionnel (qui devrait rendre son avis le 7 août), que « les expertises menées par l’Inserm en 2013 et 2021 concluent à une forte présomption de lien entre l’exposition aux pesticides et plusieurs types de cancers, et relèvent des liens avec des maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, des affections pulmonaires, ainsi que des troubles du développement neurologique chez les enfants ».
Le médecin au cœur des enjeux de santé environnementale
« La compétitivité agricole et les distorsions de concurrence au sein de l’Union Européenne ne doivent pas servir d’arguments pour relâcher notre vigilance en matière de protection de la biodiversité et de santé humaine », poursuit l’Ordre, qui se donne comme objectif de faire de la santé environnementale un pilier de la politique de santé.
Fort d’une présidence renouvelée, après l’élection du Pr Stéphane Oustric à sa tête en juin, le Cnom annonce l’ouverture d’une réflexion sur les liens entre santé et environnement, associant médecins de terrain, experts scientifiques, agriculteurs, élus politiques et représentants des usagers de la santé.
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