Face aux risques d’intoxications liées à la consommation de dérivés de kétamine, en augmentation ces dernières années, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a inscrit deux nouvelles molécules sur la liste des stupéfiants : l’O-PCE (N-éthyldeschlorokétamine ou 2’-OXO-PCE ou éticyclidone) et le DCK (deschlorokétamine ou 2’-OXO-PCM ou DXE). Elles s’ajoutent à l’analogue 2-FDCK (2-fluorodeschlorokétamine), classé depuis le 5 août 2024. Cette liste interdit leur production, leur vente et leur usage en France.
D’après l’ANSM, le rapport d’enquête du centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) de Marseille, met en évidence une augmentation du nombre de déclarations de cas d’addictovigilance associés aux dérivés de la kétamine. Entre 2017 et 2023, 39 cas ont été rapportés dont 13 associés à la consommation d’O-PCE, 5 au DCK et 20 au 2-FDCK. La majorité de ces cas sont graves (66 %), certains ayant nécessité une hospitalisation. Entre 2020 et 2023, l’enquête de l’ANSM Drames (Décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances) répertorie six cas avérés de décès liés aux dérivés de kétamine.
Un risque élevé d’overdose
« Les dérivés de la kétamine (également appelés analogues de la kétamine) sont des “nouveaux produits de synthèse” (ou NPS) ayant la structure chimique et des effets pharmacologiques proches des médicaments à base de kétamine », explique l’ANSM dans un communiqué. Même à faible dose, ces substances psychoactives ont des effets psychostimulants et dissociatifs. Leur usage prolongé ou répété à fortes doses entraîne un risque de dépendance et de tolérance. L’agence sanitaire alerte notamment sur les risques graves pour la santé (hospitalisation voire décès) de la consommation de ces drogues de synthèses non médicamenteuses. « Le risque d’overdose, potentiellement mortel, est élevé et est renforcé par les pratiques de polyconsommation : ces dérivés sont souvent consommés en association avec d’autres substances psychoactives », précise-t-elle.
« Ces molécules sont souvent méconnues et donc non détectées lors des analyses biologiques », et par ailleurs indétectables par les dépistages urinaires classiques (des techniques chromatographiques couplées à la spectrométrie sont nécessaires). Cela expose les consommateurs « à un retard de prise en charge lors d’une hospitalisation ou en cas d’overdose », avertit l’ANSM.
L’Agence rappelle aux professionnels de santé les symptômes suggérant une intoxication aux dérivés de la kétamine : altération de la conscience, agitation, mouvements anormaux et convulsions, hallucinations, délire de persécution ou état dissociatif, sans signe évocateur d’intoxication aux opioïdes. Le cas échéant, ils pourront contacter le CEIPA et le centre antipoison de leur région pour l’identification des produits et la prise en charge des usagers concernés.
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