La disponibilité des médicaments à base de quétiapine aux dosages de 300 mg et 400 mg va encore se dégrader jusqu’à la mi-septembre 2025, prévient l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). La quétiapine 50 mg LP Viatris n’est pas concernée par cette accentuation des tensions d’approvisionnement, mais l’Agence enjoint les prescripteurs à « ne pas reporter les prescriptions et dispensations sur la quétiapine LP 50 mg pour les patients n’utilisant pas ce dosage habituellement. Ceci, afin de garantir sa disponibilité pour les besoins usuels ».
Depuis plusieurs mois déjà, ce traitement connaît des tensions d'approvisionnement, conséquences de difficultés de production chez l'un des principaux fabricants, le laboratoire grec Pharmathen. Le laboratoire américain Viatris « compensait jusqu’à présent de façon significative l’insuffisance d’approvisionnement des laboratoires directement touchés par les difficultés du site de production Pharmathen », rappelle l’ANSM dans un communiqué. Mais ce laboratoire connaît lui aussi un délai de production, lié à un « retard de conditionnement du produit fini », est-il expliqué.
Des initiations de traitement toujours suspendues
La suspension des initiations de traitement est ainsi maintenue, « sauf pour les patients présentant un épisode dépressif caractérisé dans le cadre d’un trouble bipolaire », est-il indiqué. De même, le dispositif de préparation magistrale de quétiapine reste « opérationnel ». Les pharmaciens peuvent remplacer les formulations en libération prolongée par des gélules en libération immédiate de 50 mg, 100 mg et/ou 150 mg. Par ailleurs, « grâce à des études de stabilité menées par l’ANSM », la durée de conservation des gélules préparées est désormais portée à 12 semaines, contre 6 semaines auparavant. Cette prolongation devrait contribuer à la continuité des soins, espère l’ANSM.
En parallèle, l’agence recherche « des solutions alternatives d’approvisionnement avec l’ensemble des laboratoires commercialisant la quétiapine en France et en Europe », explique-t-elle. Elle a demandé aux laboratoires qui le peuvent « de libérer dès à présent l’intégralité de leurs stocks » et « jusqu’au réapprovisionnement par le laboratoire Viatris ».
Les problèmes liés à la quétiapine s'inscrivent dans un contexte plus large de pénuries pour plusieurs médicaments psychiatriques, une situation qui inquiète nombre de médecins spécialistes. Dans son dernier bilan en date de la situation, mi-juillet, l'ANSM avait rapporté que ces difficultés persistaient de manière générale, malgré des améliorations pour certains traitements comme la sertraline (Zoloft).
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