Les difficultés d'approvisionnement du Zypadhera (olanzapine) se sont aggravées au point que la date de remise à disposition est désormais « indéterminée », a annoncé mercredi 13 l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cet antipsychotique atypique, dit de deuxième génération, connaît des problèmes d'approvisionnements en Europe depuis mai 2024.
Le Zypadhera (olanzapine injectable à libération prolongée) est indiqué dans le traitement de maintien des patients adultes schizophrènes suffisamment stabilisés par olanzapine orale. Il est administré à l’hôpital.
L'ANSM écrit dans un communiqué avoir été « informée par le laboratoire Cheplapharm de retards d'approvisionnements en Zypadhera, liés à des difficultés supplémentaires de fabrication et de chaîne d’approvisionnement sur son site de production ». De plus, « deux lots n’ont pas pu être commercialisés en raison d’un défaut de qualité, ce qui accentue les tensions » d'approvisionnement, ajoute l'agence sanitaire. Les tensions concernent principalement les dosages 300 mg et 405 mg.
Le laboratoire, qui avait prévu en juillet de remettre à disposition le médicament à partir de septembre 2025, a fait savoir que la date de reprise des approvisionnements restait pour l'heure « indéterminée ».
Ne pas initier de nouveaux traitements
L'agence demande aux médecins de ne plus commencer de nouveaux traitements avec Zypadhera, pour que les patients déjà sous traitement puissent continuer à en bénéficier.
Elle leur demande aussi d’envisager de passer à la forme orale d’olanzapine pour les patients chez lesquels cela est possible, ou de considérer un autre antipsychotique si une forme injectable à action prolongée est nécessaire.
Pour le relais de Zypadhera (olanzapine injectable) vers l’olanzapine orale, l’ANSM précise que Zypadhera « assure une libération lente et continue d’olanzapine qui se prolonge environ six à huit mois après la dernière injection ». Ainsi, « une très faible dose d’olanzapine orale peut être initiée à la date initialement prévue pour l’injection suivante, avec une surveillance clinique attentive, en particulier durant les deux premiers mois suivant le passage du Zypadhera vers l’olanzapine orale ». La titration est ensuite adaptée progressivement selon l’évolution du patient (réponse clinique et tolérance) après l’arrêt de Zypadhera.
Privilégier le relais par l’olanzapine orale
Lorsque l’utilisation d’un antipsychotique injectable à libération prolongée est indispensable et qu’un relais de Zypadhera (olanzapine injectable) vers un autre antipsychotique est envisagé, il est recommandé d’effectuer « d’abord un relais vers la forme orale du nouvel antipsychotique pour évaluer la tolérance du patient et l’efficacité du médicament avant de prescrire la forme injectable de cet antipsychotique », souligne l’agence. Les recommandations sont les mêmes que pour le relais vers l’olanzapine orale : une très faible dose du nouvel antipsychotique par voie orale peut être initiée à la date initialement prévue de l’injection suivante de Zypadhera, avec une surveillance attentive, en particulier durant les deux premiers mois suivant le passage du Zypadhera vers le nouvel antipsychotique.
L’ANSM ajoute que, compte tenu de la durée d’action prolongée du Zypadhera, il est « généralement préférable de privilégier un relais par l’olanzapine orale plutôt qu’un changement de molécule, notamment si un retour sous Zypadhera est envisagé par la suite ».
Des médicaments Zypadhera 300 mg importés sont mis à disposition depuis juin 2025 de manière transitoire et exceptionnelle pour répondre aux besoins des patients en France, selon l'ANSM.
Les difficultés d'approvisionnement en psychotropes persistent en France, notamment pour la quétiapine, un neuroleptique souvent prescrit pour traiter la schizophrénie, la bipolarité et certaines dépressions.
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