La Dr Margaux Garzaro a toujours pratiqué un sport centré sur le mouvement du corps. Dès l’âge de six ans, elle a une formation en danse rythmique, puis s’oriente vers la gymnastique. En 2022, c’est la révélation. Elle découvre la danse moderne. Adepte de hip-hop, street jazz, dance-hall et d’afro, elle leur consacre jusqu’à 10 heures par semaine.
À la fin de son deuxième clinicat, confrontée à une perte de sens dans son métier, mais également un peu frustrée dans son quotidien car elle n’arrive pas à danser autant qu’elle le désire, la jeune médecin décide de mettre entre parenthèses sa carrière médicale pendant six mois. Six à dix heures de danse par semaine ne lui suffisent plus. Elle souhaite progresser, s’entraîner sur un rythme plus intensif, atteindre un niveau de semi-professionnel.
« J’avais vraiment cette envie de faire plus de danse », confie-t-elle aujourd’hui. Elle assume alors pleinement son choix, et fidèle à sa décision, rejoint le BLC Program, un collectif de danse hip-hop où se côtoient amateurs, semi-professionnels et professionnels dans le but de promouvoir l’indépendance du danseur.
Mais, après six mois de danse intensive, les patients lui manquent. Elle résout ce dilemme en reprenant du service à l’hôpital, sans pour autant renoncer à la danse. « Je pratique la danse le vendredi soir, trois heures le samedi, et entre trois à six heures le dimanche, confie-t-elle. En semaine, avec le rythme de l’hôpital, je rencontre plus de difficultés pour programmer un cours de danse. Il m’arrive de prendre parfois un cours entre le lundi et le jeudi, mais pas de manière très régulière. »
Un équilibre précieux
Au-delà de la passion, la danse lui a offert un nouvel équilibre qu’elle analyse ainsi : « Je dirai que le « mindset » des danseurs n’a rien à voir avec celui acquis à l’université. Pendant mes études, j’ai souvent été dévalorisée, avec l’impression d’être poussée par la peur de finir dans un département que je n’avais pas choisi… En danse, c’est tout l’inverse. L’état d’esprit, c’est « tout est possible ». Avec du travail, tu peux atteindre tes objectifs. Je trouve cet état d’esprit très inspirant, y compris dans mon travail médical. »
Cette discipline physique intense complète parfaitement sa pratique intellectuelle. « Le fait de faire un exercice physique régulier m’aide à trouver un équilibre avec la charge mentale de l’hôpital ». Cette sérénité se répercute aussi dans la relation aux patients. « Oui, je pense que le fait d’être plus positive, de voir les choses sous un autre angle, change ma façon de communiquer », analyse la Dr Garzaro.
Très active sur le plan culturel, elle décide d’allier la danse aux arts de la scène en montant une troupe de théâtre. « Parallèlement à la danse, je pratiquais la comédie musicale en amateur. Nous avons décidé de monter notre propre association » explique-t-elle. La troupe se retrouve une fois par semaine pendant trois heures, encore une occasion pour la jeune praticienne de danser. Après un an de dur labeur, tout ce petit monde va se produire en mai 2026 au théâtre Clavel à Paris.
L’espoir de la Dr Garzaro ? Décrocher un jour un contrat de danseuse. « Je n’abandonnerai jamais mes patients, mais vivre une expérience professionnelle dans la danse, même ponctuelle, me plairait beaucoup. Mon ambition n’est absolument pas d’en faire mon métier, ni de gagner de l’argent, mais d’arriver à un certain niveau pro. Oui ! Avoir des contrats de temps en temps, pourquoi pas ? Mais ce n’est pas un objectif prioritaire », conclut-elle, rêveuse.
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