Portées par les courants chauds du Gulf Stream, les physalies, des invertébrés marins très urticants dont les tentacules peuvent atteindre 20 mètres, sévissent sur les plages du Sud-Ouest de la France depuis plusieurs semaines.
Certaines plages ferment temporairement : « Face à un afflux de cinq ou six blessés, on ne peut pas à la fois les soigner et assurer la surveillance de l’eau », explique Peyo Peyreblanque, chef du poste de secours à l'Uhabia, une des plages touchées. Les blessures ne sont pas traitées à la légère. « Elles sont impressionnantes, comme des gros coups de fouet. Chez certains, ça tétanise le muscle », souligne le pompier.
Consulter si la douleur persiste après 30 minutes
L’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine rappelle les soins à prodiguer : rincer à l’eau de mer, retirer la partie visible du tentacule avec une pince ou un double gant sans l’écraser, appliquer du sable sec sur la plaie, laisser sécher puis racler avec un carton rigide. Un médecin doit être consulté « immédiatement » si la douleur est toujours présente 30 minutes après la piqûre ou en cas de symptômes graves : forte fièvre, douleurs articulaires, fatigue, maux de tête, éruption cutanée et parfois détresse respiratoire.
Pour sa part, la Dr Magali Oliva-Labadie, cheffe de service du centre antipoison au CHU de Bordeaux, a fait évoluer le protocole de soins depuis qu'une étude récente en Espagne a prouvé l'efficacité du vinaigre pour limiter l'envenimation.
L’ARS alerte aussi sur les gestes à « ne surtout pas faire » à savoir garrotter, frotter la lésion avec la main, appliquer du gel ou de la pommade, inciser la plaie, aspirer le venin ou appliquer de l’urine, de l’alcool, ou encore rincer à l’eau douce « car cela facilite la décharge toxique des tentacules encore présents sous la peau ».
Des complications graves dans 8 à 10 % des cas
Dans le département des Landes, plusieurs personnes sont allées à l'hôpital mais « c'était surtout pour gérer la douleur », indique Stéphanie Barneix, chargée de mission au syndicat mixte (SMGBL) qui chapeaute 35 postes de secours sur 106 km de côte. En effet, sept patients sur dix décrivent une douleur très forte, pour certains « pire qu'un accouchement sans péridurale ou qu'une colique néphrétique ». Mais elle ne dure pas longtemps, en général une à deux heures.
D’après l’ARS Nouvelle-Aquitaine, d’autres symptômes peuvent apparaître : vertiges, malaise, perte de connaissance, tachycardie et hausse de la pression artérielle, douleurs abdominales et vomissements.
L’on peut aussi observer des complications sévères. Ces dernières semaines, « quatre à cinq cas graves - sans détresse respiratoire - sont survenus sur le littoral atlantique », selon la Dr Oliva-Labadie. D'après ses propres données, collectées après les afflux de physalies en 2008 et 2010, la médecin estime que les complications graves (tétanie musculaire, voire détresse respiratoire pouvant entraîner la noyade) surviennent « dans 8 à 10 % des cas ».
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