Le ministre de la Santé Yannick Neuder a affirmé jeudi 7 août 2025, sur TF1, que « des augmentations de franchises sont proposées dans les discussions » en cours sur la maîtrise des dépenses publiques, confirmant une information des Échos.
Le journal économique explique dans son édition du jour que le montant unitaire des franchises va « doubler » sur les médicaments, passant de un à deux euros « début 2026 », mais également sur les consultations, de deux à quatre euros. Le gouvernement devait transmettre mercredi 6 août pour avis aux caisses de Sécurité sociale des projets de décrets concernant ces franchises. Toujours selon le quotidien, le gouvernement vise plus de 2 milliards d'économies par an au total et en année pleine avec ces deux mesures.
Selon Yannick Neuder, l'idée, « c'est surtout » de « faire prendre conscience à tout le monde que la santé n'a pas de prix mais elle a un coût », a souligné le ministre. Il ne s'agit pas de « stigmatiser les malades, parce qu'on ne choisit pas d'être malade », a-t-il insisté. Mais, a-t-il aussi précisé, « il est important d’évoquer tous ces sujets à l’heure où les comptes de la Sécurité sociales sont très dégradés ».
Les franchises médicales ne concernent « pas les femmes enceintes », « les mineurs », ni « les personnes avec revenus modestes, avec notamment la C2S » (complémentaire santé solidaire), a-t-il rappelé. « Toutes ces mesures seront à discuter au Parlement, c'est le Parlement qui décide au final », a conclu le ministre de la Santé.
Vive inquiétude des patients
Mi-juillet, François Bayrou avait annoncé le doublement du plafond des franchises médicales globales, qui passerait de 50 à 100 euros par an, sans dévoiler les augmentations des montants unitaires.
Ce levier a déjà suscité une levée de boucliers des associations de patients. France Assos Santé a ainsi exprimé « sa vive inquiétude face à l'orientation politique défendue, qui fait peser sur les usagers du système de santé la responsabilité des dérives et des tensions actuelles ». L'Association des accidentés de la vie (FNATH) s'est également dite « scandalisée ». « Non, les franchises médicales et autres participations n'ont jamais responsabilisé quiconque car il s'agit, ni plus, ni moins, que d'un impôt sur la maladie et qui s'applique, au surplus, à ceux qui ont le plus besoin de soins », a tancé cet organisme.
Conscient du caractère explosif de ce dossier aussi impopulaire que celui sur les arrêts de travail ou la réforme des ALD, l’exécutif avance prudemment. Le 27 juillet, dans une interview au Monde, la ministre Catherine Vautrin avait déjà esquissé cette idée, mais sans la chiffrer.
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