Le plan de redressement des comptes publics de François Bayrou se précise – et la résistance syndicale s’organise, en particulier dans le monde de la santé.
Dernière étincelle : le gouvernement a confirmé dans un document d’orientation envoyé le 8 août aux partenaires sociaux viser un rendement de 4,2 milliards d'euros dès 2026 pour le budget de l'État avec la suppression de deux jours fériés.
Dans ce document révélé le 10 août par Les Échos, le gouvernement souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours, le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public, ajoutant que le choix des deux jours concernés peut encore être « discuté ».
Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir « d'ici au 1er septembre » s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure « au plus tard le 30 septembre ».
Cette annonce s’inscrit dans le plan d’économies présenté par Matignon le 15 juillet, qui entend trouver 44 milliards d’euros en 2026, dont 5,5 milliards dans le secteur de la santé.
Un projet budgétaire « injuste, brutal et inefficace »
Dans le monde de la santé, l’AP-HP a ouvert le bal de la contestation en fin de semaine dernière. Quatre syndicats de personnels du CHU francilien (CGT, FO, CFTC et Unsa) ont appelé le 8 août à préparer une « grève unie » à la rentrée pour protester contre le plan de redressement des comptes publics du gouvernement. Ce 11 août, FO Santé privée a suivi, s’alignant sur le mot d’ordre de la centrale de Frédéric Souillot, qui a d’ores et déjà déposé un préavis de grève du 1er septembre au 30 novembre 2025.
FO Santé privée s’est exprimée par voie de presse contre un projet budgétaire jugé « injuste, brutal et inefficace ». Et d’ajouter : « La baisse des cotisations sociales annoncée menace directement le financement de la Sécurité sociale et donc de notre secteur, déjà sous pression. Cela signifie moins de moyens, moins de personnel et des conditions de travail encore dégradées. »
Concernant la remise en cause des jours fériés, FO Santé privée estime que dans les métiers de la santé exercés 365 jours par an, « ce serait une attaque directe contre [leurs] conditions de travail ». À cela s’ajoute « la volonté de limiter les arrêts maladie, d’en réduire l’indemnisation et la protection », s’agace le syndicat. « Dans un secteur déjà marqué par une forte sinistralité, ce sont encore les plus fragiles qui paieront le prix fort », déplore FO Santé privée, qui appelle tous ses syndicats locaux « à organiser des assemblées, des réunions de service, pour mobiliser largement ».
« Petite mort » de la Sécu
Pas en reste, SUD Santé AP-HP en a remis une couche ce lundi, appelant comme les autres centrales du CHU quelques jours plus tôt à la « grève générale » pour protester contre la « politique d’austérité » du gouvernement pour 2026, qui signe « la petite mort de la Sécurité sociale ». Le syndicat appelle l’ensemble des hospitaliers à se mobiliser pour exiger notamment « la fin des PLFSS et la mise en place d’une loi de programmation pour la santé sur cinq ans », l’augmentation des salaires et des effectifs dans la fonction publique hospitalière, ainsi qu’un changement de gouvernance à l’hôpital.
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