L’hôpital n’est plus une zone de silence. Envoyé spécial récidive ce soir avec la diffusion d’un nouveau témoignage sur le suicide d’une infirmière après la diffusion en septembre dernier d’un long reportage sur l’hôpital intitulé La loi du marché. Mais avant cette diffusion sur France 2, la presse nationale avait relayé la crise d’un « système à bout de souffle », selon le mot d’Agnès Buzyn dans un entretien à Libération en décembre dernier. Une de l’Express, et nouvel entretien accordé par la ministre de la Santé au quotidien du matin le 9 avril témoigne pour le moins d’un embrasement médiatique sur l’hôpital. Ce dernier épisode est nourri par la parution du livre des Prs Philippe Halimi et Christian Marescaux, adhérents historiques de l’association des amis de Jean-Louis Megnien. Patchwork de récits édifiants sur des parcours de médecins mais aussi de directeurs brisés par la machine, le document raconte la spirale infernale où sont jetés le plus souvent des médecins souhaitant révéler une vérité qui dérange. Certes, les contraintes budgétaires, l’empilement des lois participent au phénomène. Mais ces fins de carrière brutale tracent bien la fin d’un mythe, celui d’un hôpital préservé de la soif du pouvoir et d’un désir inextensible de domination exercé par des médecins sur leurs confrères. L’hôpital n’est certes pas une entreprise. Mais il n’est plus une zone de silence. Faut-il le regretter ?
Hôpitaux en détresse, patients en danger, ed Flammarion, 292 pages, 19,90 euros.
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