Le dépistage du cancer du sein va être rapidement généralisé

Publié le 04/02/2001
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De notre correspondant

D ANS son bilan d'étape du plan quinquennal de lutte contre le cancer lancé en février 2000, Dominique Gillot a estimé qu'il y a des avancées indiscutables et que « les budgets suivent ». Pour la prévention, dont les financements « ont été multipliés par huit depuis trois ans », ce sont 70 millions de francs de mesures nouvelles qui seront dévolus en 2001 à la lutte contre le tabac et l'alcool.

Pour le volet dépistage, le cancer du sein est prioritaire : dans les prochains jours, a annoncé Mme Gillot, un accord entre la CNAM et les radiologues sur la tarification des actes de mammographie permettra d'élargir « très vite » (le projet est en gestation depuis au moins cinq ans) le dépistage systématique au niveau national.
En outre, huit installations de PET-scanners viennent d'être autorisées, six autres sont à l'étude. Et 94 nouvelles IRM vont être autorisées. La prise en compte des chimiothérapies onéreuses, demande expresse des établissements, est désormais mieux assurée, confirme Mme Gillot : une enveloppe de 500 millions est spécifiquement prévue pour « accompagner les services qui réalisent des soins oncologiques très coûteux ». Enfin la lutte contre la douleur, l'amélioration de la prise en charge psychologique et la prise en compte des droits des patients font l'objet, selon la secrétaire d'Etat, du même souci du gouvernement de « tenir les promesses tout en rattrapant le retard accumulé avant 1997 ». Onze millions vont être affectés, cette année, au recrutement de psychologues en psychiatrie de secteur pour soutenir patients et familles au plus près de chez eux, et 155 millions supplémentaires aux soins palliatifs.
Dominique Gillot a également tenu à féliciter l'équipe du centre anticancéreux lyonnais Lyon-Brard auquel l'Agence d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES) a récemment accordé l'accréditation « avec les félicitations du jury et sans recommandations particulières »

ONCORA, premier réseau français de cancérologie

Créé en 1994 sous forme associative, le réseau régional ONCORA (Oncologie en Rhône-Alpes), qui a désormais un statut de groupement d'intérêt public, est le premier réseau français de cancérologie.
Sous l'impulsion du Pr Thierry Philip, président de la Fédération nationale des centres anticancéreux, directeur du CAC de Lyon, maître d'œuvre de ce projet pilote, ONCORA est parvenu à fédérer les services spécialisés en cancérologie de quelque 45 hôpitaux et cliniques de la région et au-delà. Une dizaine d'établissements supplémentaires viennent de le rejoindre depuis quelques jours. Ce réseau a pour règle d'or la prise en charge globale, qui associe étroitement, autour du malade, le médecin traitant, les divers spécialistes en oncologie et les structures de soins. Il se fonde aussi sur la multidisciplinarité et un souci constant de l'évaluation, notamment grâce aux conférences de consensus. Depuis six ans, ONCORA a mis en œuvre les leviers - diffusion de standards thérapeutiques, efforts constants de travail en commun, de formation et de communication entre médecins (visioconférence), recours aux techniques modernes (Internet, Intranet) -, qui ont permis son développement. Des services spécialisés parfois concurrents ont réussi à travailler ensemble sans que nul ne se sente lésé. ONCORA vient enfin de formaliser les débuts d'une coopération avec le CHU de Lyon, notamment pour la prise en charge des tumeurs pédiatriques. La prochaine étape d'ONCORA, grâce à l'Intranet, sera la création dans un ou deux ans d'un dossier patient commun qui pourra être partagé au niveau régional : là encore, ce sera une première en France.

Max SAINT-RUF

Source : lifbl.com: 6849