Quelques jours avant la mise en œuvre de la généralisation de la complémentaire santé pour l’ensemble des salariés du privé, prévue au 1er janvier 2016 par l’accord national interprofessionnel (ANI), le MEDEF tire la sonnette d’alarme sur l’impact de ce dispositif sur les petites et moyennes entreprises (TPE-PME).
Vice-président du MEDEF en charge des TPE-PME, Thibault Lanxade a récemment fait part de ses craintes lors d’un débat.
Selon lui, les petites et moyennes entreprises ne sont pas prêtes à appliquer l’accord dans le temps imparti, au regard du contexte économique dégradé.
« Malgré les marges de manœuvre améliorées par l’effet mécanique du récent crédit d’impôt pour la compétitivité (CICE), la situation est toujours tendue pour les entreprises. Dans ce contexte, le dispositif est contraignant », déclare Thibault Lanxade, avant de rappeler que « 65 000 entreprises sont détruites chaque année ».
Erreurs de communication
Le représentant du MEDEF juge aussi que des erreurs de communication sont à l’origine du rejet par les petites et moyennes entreprises de cet accord qui, dans l’esprit, serait plutôt de bonne facture.
« L’obligation de complémentaire santé collective n’a pas assez été décrite comme un outil de management auprès des salariés dépourvus d’augmentation », plaide Thibault Lanxade.
Les remontées de terrain sont également sources d’inquiétude.
« A Limoges, raconte Thibault Lanxade, trois entreprises se sont déjà fait violemment tamponner par l’URSSAF, au motif que les contrats élaborés avec telle ou telle complémentaire ne correspondait pas aux négociations de branche. C’est de la chicanerie, j’en conviens, mais il y aura redressement. Résultat : toutes les autres entreprises ont freiné des quatre fers et sont maintenant dos au mur. »
Selon la loi, lorsqu’il y a un accord de branche (avec éventuelle recommandation), les entreprises ne peuvent proposer une complémentaire santé inférieure à celle négociée au niveau de la branche.
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