Sans que l’on sache avec certitude comment va évoluer l’épidémie de grippe dans notre pays, la campagne de vaccination orchestrée par les pouvoirs publics suscite des attaques violentes dont la santé publique est en passe d’être la première victime. La seule ?
D’un côté, les responsables de la santé, soucieux d’accomplir leur ministère, veulent protéger leurs concitoyens coûte que coûte… et à grands frais (1,5 milliard d’euros). Les enjeux sanitaires et les conséquences économiques d’une pandémie confirment que la santé n’a pas de prix. Ils s’appuient sur des avis d’experts les plus autorisés : OMS, INVS, infectiologues en exercice…
De l’autre côté, un grand nombre de médecins libéraux et hospitaliers « croisent le fer » avec une ministre qui, au-delà de son souci sécuritaire, ne les a pas ménagés avec sa loi HPST. Voudraient-ils jouer une troisième manche politique ?
Il demeure que, depuis leurs cabinets bondés, ils rapportent que « tous seraient frappés, mais tous ne mourraient pas » et ont beau jeu de s’indigner de tant de moyens mobilisés.
Au centre des deux parties, se tiennent des citoyens plus inquiétés que grippés. Et tant qu’ils ne souffrent pas davantage, ils se saisissent de l’aubaine pour contester, comme à l’accoutumée, l’État, les politiques et les industriels du médicament.
En un tour de main, les responsables se trouvent ainsi, une fois de plus, en position d’accusés et la cohésion entre les professionnels de santé et les autorités sanitaires est malmenée. La santé publique pourrait vaciller sous les coups de boutoir des parties en présence. Et les politiques pourraient finir par regretter d’avoir voulu penser la santé pour tous.
Doit-on encore se fier à l’opinion publique ?
Et peut-on souhaiter à Roselyne Bachelot de compter sur le couperet d’une épidémie qui lui donnerait raison ?
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