Alors que les sénateurs se prononcent cette semaine sur l’ensemble de la proposition de loi Léonetti-Claeys, dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont assez largement rejeté un amendement qui voulait autoriser une "aide active à mourir". Cet amendement, qui a été rejeté par 157 voies contre 75 avait reçu un avis négatif de la commission et de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
L’amendement, qui était soutenu notamment par Jean-Pierre Godefroy (PS) et une partie des socialistes du RDSE proposait de donner aux personnes pour lesquelles l’arrêt du traitement ne suffirait pas à soulager leur douleur, la possibilité de bénéficier d’une assistance médicalisée pour mourir. D’autres sénateurs favorables à ce texte avaient par ailleurs déposé des amendements identiques.
"Cette proposition de loi n’oblige personne mais donne le droit de choisir sa mort" explique Jean-Pierre Godefroy afin de justifier l’intérêt de cet amendement. Pour Olivier Cadic (UDI-UC), favorable lui aussi à cet amendement, il "ne retranche rien au texte de l’Assemblée nationale mais donne aux Français les mêmes droits qu’aux Néerlandais, aux Belges, aux Luxembourgeois ou aux Suisses". Corinne Bouchoux (écologiste) soulignant aussi que "les patients ne devraient pas être contraints de partir en Suisse, lorsqu’ils en ont les moyens". Pour elle, cet amendement répond également à une forte demande des Français et des Françaises.
Le co-rapporteur Michel Amiel n’était pas de cet avis : "A l'euthanasie nous préférons la sédation profonde et continue, qui s'inscrit dans une durée plus longue, facilite le deuil, ne donne pas directement la mort et protège ainsi les médecins, les patients, leurs proches et la société", a-t-il répondu. Les sénateurs devaient continuer leurs débats mercredi après-midi et se prononcer sur l'ensemble de la proposition de loi par un vote solennel mardi prochain.
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